Compote de filles
Issue d'une famille plutôt nombreuse, j'ai de nombreux cousins et cousines dont je m'entends naturellement mieux avec certains qu'avec d'autres.
Parmi eux, une figure que j'affectionne tout particulièrement : la sarcastique Mirabelle. Du même âge, nous avons passé plusieurs fois des vacances ensemble ; petites, on n'arrêtait pas, je crois, de se taper dessus. En grandissant, nous avons commencé à nous entendre de mieux en mieux, notamment parce que nous avions trouvé un sujet de discussion inépuisable : les garçons.
Ados, on galèrait pas mal avec le sexe opposé. Sur un malentendu, ça avait marché pour moi pendant des vacances d'été durant lesquelles trois garçons m'avaient courru après ; je crois bien qu'elle s'était dès lors imaginé que j'étais une tombeuse terrible, une dragueuse impitoyable, alors que dans les faits, bon, euh... comment dire... ce n'était pas tout à fait ça.
En vacances en Bretagne, agées de seize ans environ si ma mémoire est bonne, on sortait le soir avec l'espoir de rencontrer des jeunes. Dans un minuscule patelin où la population avait beau décupler en été, le moins de vingt ans restait une espèce rare.
On sortait donc pour fumer sur une petite crique, avec l'espoir secret que celle-ci ne serait pas du tout déserte et que des garçons nous aborderaient. De temps à autre, un bellâtre en mobylette, ou, luxe suprême, en voiture, nous adressait la parole, mais ça n'allait jamais plus loin : en fin de compte, on méprisait un peu les autochtones dont on crevait pourtant d'envie qu'ils s'intéressent à nous ; on mimait donc l'indifférence totale et aucun n'a jamais insisté pour faire connaissance plus avant.
Qu'importe, on parlait tout le temps de sexe - sans doute une façon pour nous, qui manquiions l'une comme l'autre mais chacune à notre façon cruellement de confiance en nous, de dédramatiser l'angoisse des relations, ou plutôt des non-relations amoureuses. On s'était donné des petits surnoms affectueux : "anus" et "vagin" (je vous laisse deviner lequel m'était attribué). Et surtout, on rigolait comme des folles. Un autre cousin était venu se greffer à nous pendant des vacances. Il parlait nettement moins de fesses que nous, alors on jouait les expérimentées, et encore une fois, qu'est ce qu'on se marrait... J'adore ces souvenirs d'adolescence qui expliquent, certes en partie, mais si bien ce que je suis devenue aujourd'hui.
Quant à Mirabelle, elle est restée la même. Pourvue d'un humour grinçant et d'un solide sens de l'auto-dérision. Crevant d'envie d'assumer sa féminité, mais toujours bourrée de complexes.. Je l'aime, cette nénette.
C'était une dédicace, presque un private article... je m'arrête là, une longue journée m'attend demain. Un dernier mot, d'importance (enfin, d'importance toute relative, mais d'importance quand même) : d'ici la fin de la semaine, je me prêterai au jeu des 20 vérités. Les abonnés à la newsletter m'ont déjà soumise à quelques questions gênantes, je voudrais connaître les votres !
Donnez-moi vos questions par mail, et je vous dirais tout très bientôt (nan, pas mon nom ni mes coordonnées, mais à part ça aucune question ne sera taboue). J'ai envie de révélations, c'était ma dernière résolution de l'année 2005.
Parmi eux, une figure que j'affectionne tout particulièrement : la sarcastique Mirabelle. Du même âge, nous avons passé plusieurs fois des vacances ensemble ; petites, on n'arrêtait pas, je crois, de se taper dessus. En grandissant, nous avons commencé à nous entendre de mieux en mieux, notamment parce que nous avions trouvé un sujet de discussion inépuisable : les garçons.
Ados, on galèrait pas mal avec le sexe opposé. Sur un malentendu, ça avait marché pour moi pendant des vacances d'été durant lesquelles trois garçons m'avaient courru après ; je crois bien qu'elle s'était dès lors imaginé que j'étais une tombeuse terrible, une dragueuse impitoyable, alors que dans les faits, bon, euh... comment dire... ce n'était pas tout à fait ça.
En vacances en Bretagne, agées de seize ans environ si ma mémoire est bonne, on sortait le soir avec l'espoir de rencontrer des jeunes. Dans un minuscule patelin où la population avait beau décupler en été, le moins de vingt ans restait une espèce rare.
On sortait donc pour fumer sur une petite crique, avec l'espoir secret que celle-ci ne serait pas du tout déserte et que des garçons nous aborderaient. De temps à autre, un bellâtre en mobylette, ou, luxe suprême, en voiture, nous adressait la parole, mais ça n'allait jamais plus loin : en fin de compte, on méprisait un peu les autochtones dont on crevait pourtant d'envie qu'ils s'intéressent à nous ; on mimait donc l'indifférence totale et aucun n'a jamais insisté pour faire connaissance plus avant.
Qu'importe, on parlait tout le temps de sexe - sans doute une façon pour nous, qui manquiions l'une comme l'autre mais chacune à notre façon cruellement de confiance en nous, de dédramatiser l'angoisse des relations, ou plutôt des non-relations amoureuses. On s'était donné des petits surnoms affectueux : "anus" et "vagin" (je vous laisse deviner lequel m'était attribué). Et surtout, on rigolait comme des folles. Un autre cousin était venu se greffer à nous pendant des vacances. Il parlait nettement moins de fesses que nous, alors on jouait les expérimentées, et encore une fois, qu'est ce qu'on se marrait... J'adore ces souvenirs d'adolescence qui expliquent, certes en partie, mais si bien ce que je suis devenue aujourd'hui.
Quant à Mirabelle, elle est restée la même. Pourvue d'un humour grinçant et d'un solide sens de l'auto-dérision. Crevant d'envie d'assumer sa féminité, mais toujours bourrée de complexes.. Je l'aime, cette nénette.
C'était une dédicace, presque un private article... je m'arrête là, une longue journée m'attend demain. Un dernier mot, d'importance (enfin, d'importance toute relative, mais d'importance quand même) : d'ici la fin de la semaine, je me prêterai au jeu des 20 vérités. Les abonnés à la newsletter m'ont déjà soumise à quelques questions gênantes, je voudrais connaître les votres !
Donnez-moi vos questions par mail, et je vous dirais tout très bientôt (nan, pas mon nom ni mes coordonnées, mais à part ça aucune question ne sera taboue). J'ai envie de révélations, c'était ma dernière résolution de l'année 2005.